Veuillez savoir que notre société avait construit, pour le compte du Ministère de la Défense en Egypte, deux abattoirs automatiques pour l'égorgement des volailles. Dans ces deux abattoirs, l'égorgement se faisait manuellement.          Le Ministère de la Défense en Egypte demande à notre société que l'égorgement dans les deux abattoirs soit automatique au lieu de l'égorgement manuel. Par conséquent, notre société a fait des contacts avec la plupart des sociétés étrangères expertes en la matière et reçu la réponse suivante :        

1- Dans tous les abattoirs automatiques, il est évident que la volaille, préparée à l'égorgement, est suspendue par les pattes au tapis roulant d'en-haut. Par conséquent, les ailes et la tête ne cessent de s'agiter.        

2- L'abattoir automatique comprend deux machines : la première a pour fonction d'engourdir la volaille avant son passage à l'autre machine d'abattage automatique. L'engourdissement consiste à faire passer une charge électrique dans un bassin plein d'eau pour y mettre la volaille pendant quelques secondes. Cette opération vise à engourdir les ailes et la tête de la volaille et non pas à l'étouffer ni à la mettre à mort. Grâce à ce procédé, la tête de la volaille tombe facilement sur le tapis roulant à couteaux rotatifs pour égorger sans pour autant séparer la tête.        

3- La machine sera équipée d’un magnétophone pour diffuser, plusieurs fois, la formule rituelle de l'égorgement au moment de l’abattage (Bismillah, Allah Akbar – Au nom d'Allah, Allah est plus Grand).         

Veuillez nous fournir l'avis de la Charia à cet effet. L'égorgement, de cette manière, est-il conforme à la Charia ?

Selon l'opinion de la majorité des jurisconsultes musulmans, tout ce qui tranche les veines jugulaires et vide le sang se considère comme un couteau sauf l'ongle et la dent. Le Prophète ﷺ dit :        

« Mangez des animaux égorgés par un outil autre que l'ongle et la dent et sur quoi le nom d'Allah a été mentionné1. »        

En effet, l'égorgement effectué par l'ongle et la dent ressemble à l'étouffement.        

De ce qui précède et selon les circonstances citées dans la question du demandeur, les volailles seront automatiquement égorgées en passant par deux étapes : La première consiste à engourdir l'animal pour le maîtriser sans pour autant le tuer, c'est-à-dire si l'animal après le choc électrique reste en vie, il sera permis d'utiliser cette manière d'égorgement et par la suite la consommation de sa chair après l'égorgement rituel est permise.        

Par contre, si la charge électrique avait impact direct sur la vie de l'animal au point qu'après son engourdissement, il finisse par mourir, l'égorgement, dans ce cas, ne sera pas permis ; car l'animal est déjà mort. En conséquence, la consommation de la chaire de cet animal est interdite.        

En conclusion, si les spécialistes affirment que le passage de l'animal par un bassin plein d'eau avec une légère charge électrique - comme c'est le cas mentionné dans la question – n'a aucun impact ni sur la vie de l'animal ni sur l’écoulement de son sang, il sera permis d’en consommer à condition qu'il soit égorgé selon la manière citée dans la question du demandeur.   

-  1- Hadith rapporté par al-Boukhari et Abu Dawoud.