Veuillez présenter l'avis religieux relatif aux pharmaciens qui, pour tirer d'énormes gains, recourent au commerce illicite des médicaments qui affectent l'état psychique. Il est à noter que ces médicaments sont initialement destinés au traitement de certaines maladies.

Il est établi par la Charia que la sauvegarde de l'intégrité de l'être humain a la priorité absolue. Pour cette raison, Allah, le Très-Haut, a prescrit que celui qui tue injustement un croyant innocent demeurera éternellement en Enfer. Allah, Exalté soit-Il, dit :

« Quiconque donne la mort intentionnellement à un croyant aura pour rétribution la Géhenne, où il demeurera éternellement, exposé à la colère et à la malédiction du Seigneur, et sera voué à d’immenses tourments1. »    

« Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous2. »     

« (Allah vous interdit) d’attenter, sauf pour une juste cause, à la vie d’autrui que Dieu a déclarée sacrée3. »     

Parmi les objectifs principaux de la Charia figure la sauvegarde de l'âme et de la raison. C'est pourquoi, Allah interdit tout ce qui pourrait porter atteinte à l'être humain ou bien à un de ses membres. Dans ce contexte, Allah dit :

« Ne vous exposez pas, de votre propre initiative, à la perdition4. »      

Il a également interdit l'alcool afin de préserver la raison :    

« Eloignez-vous-en, afin que vous réussissiez5. »    

L'Islam a permis à celui qui est contraint, dans des cas bien précis, de faire usage de choses interdites. Après avoir cité les choses dont la consommation est catégoriquement interdite, Allah dit : « Celui qui, en période de disette, aura contrevenu à ce qui précède, par nécessité et non par désir de mal faire, sera absous, car Allah est Clément et Miséricordieux6. »    

Donc, il n'est pas permis de faire usage d'une chose interdite, sauf s'il y a nécessité. À ce propos, les jurisconsultes ont établi une règle selon laquelle : " Toute nécessité doit être estimée à sa juste mesure. "      

Conformément à ce qui est cité ci-dessus, il est permis de prendre un médicament causant une certaine forme d’ivresse et affectant l'état psychique dans le seul but de la guérison. Mais en dehors de cet usage médical, il est catégoriquement interdit d'en faire le commerce pour tirer des gains personnels n'ayant aucun égard à l'intérêt de la communauté ; car tout ce qui est interdit à la consommation est également interdit à la commercialisation.

Dar Al-Iftaa conseille à ceux qui font le commerce de tels médicaments de craindre Allah, en ayant pitié de ces jeunes gens qui forment l'avenir espéré de la nation.    

- 1 – Coran: an-Nissa’. V. 93. 

2- Coran: an-Nissa’. V.29.

3- Coran: al-An‛am. V. 151.

4- Coran: al-Baqara. V. 195. 

5- Coran: al-Mā’idah. V. 90. 

6- Coran: al-Mā’idah. V. 03.