Espacer la compensation des jours manqués du Ramadan
Question
Veuillez éclaircir l’avis religieux relatif à cet égard !
Réponse
Les jurisconsultes sont d’accord que la femme en règles ou en louchies doit rompre le jeûne et qu’il lui est interdit de continuer le jeûne dans ces deux états. Selon eux, si néanmoins l’accouchée ou la femme en menstrues jeûnent, son jeûne devient nul et invalide.
Les jurisconsultes sont également d’accord que les menstrues exigent seulement la compensation des jours manqués. Il est à noter que cette compensation, due à la rupture obligatoire du jeûne, ne doit pas nécessairement se faire tout de suite. On peut l’espacer au cours de toute l’année et avant l’arrivée d’un autre Ramadan. Il a été rapporté que :
« ‘Aicha, Mère des croyants, compensait les jours manqués du jeûne au mois de Cha’ban[1]. »
Mais au cas où un autre Ramadan arrive sans compenser les jours manqués du Ramadan précédent, elle jeûne alors le Ramadan en cours puis compense les jours manqués sans pour autant offrir une expiation s’il y a excuse ou pas selon l’avis des Hanéfites et d’Hassan al-Basri. En revanche, Malek, ach-Chafé’i et Ahmad estiment qu’elle doit compenser seulement le jeûne si le retard avait une excuse valable, sinon, elle devra, outre la compensation, offrir une expiation, avis pour lequel nous penchons.
Donc, au sujet de la compensation des jours du jeûne manqué, on peut le faire d’une manière successive ou espacée, conformément à ce qu’on a rapporté d’après le Prophète à cet égard :
« Si on veut, on les espace ou le fait de manière successive[2]. »
En l’espèce, la demandeuse doit compenser les jours manqués du Ramadan des années passées et s’efforcer de le faire avant l’arrivée d’un autre Ramadan.