Dégager les jugements religieux d’u...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Dégager les jugements religieux d’une traduction du Coran

Question

Est-il religieusement permis de dégager les jugements religieux d’une traduction du Coran ?

Réponse

 

 
Les jugements religieux sont dégagés, non pas seulement du Coran, mais de toutes les ressources principales de la législation islamique, à savoir, le Coran, la Sunna, le consensus et le raisonnement analogique. Notons que le fait de déduire les sentences religieuses est l’apanage des moujtahids parmi les savants qui remplissent certaines conditions dont la maîtrise des sciences religieuses. A cet effet, le Coran dit :
« Dis : « Mon Seigneur n'a interdit que les turpitudes (les grands péchés), tant apparentes que secrètes, de même que le péché, l'agression sans droit et d'associer à Allah ce dont Il n'a fait descendre aucune preuve, et de dire sur Allah ce que vous ne savez pas[1]. ».
Parmi ces conditions figure également la spécialisation en la matière. A ce propos, l’imam ach-Chaféi, comme le rapporte al-Khatib, dit : « Personne n’a le droit d’émettre une fatwa en matière de religion à l’exception d’un savant versé dans les sciences du Coran et capable de distinguer entre ses versets abrogés et abrogeant, formels et équivoques ; mecquois et médinois. Elle doit également maitriser l’interprétation du Coran, les raisons de la Révélation et ses finalités subtiles. Il est à noter que peu de savants qui remplissent toutes ces conditions. Donc, il est de l’intérêt de l’homme de commun ou de toute personne incompétente de consulter les savants érudits dans les sciences du Coran conformément au dire d’Allah :
« Consultez les savants versés en la matière si vous ignorez[2]. »  
En effet, la traduction du Coran dans une langue étrangère n’est pas une traduction littérale du texte cornique. Il s’agit tout simplement d’une traduction des sens dégagés des exégèses. Pour qu’elle soit fidèle, précise et conçue sans ajout ni omission, la traduction exige une compréhension parfaite de la langue dans laquelle le Coran a été révélé ainsi que la connaissance exhaustive des contextes et des causes de la Révélation coranique, etc. De telles traductions nécessitent une révision de la part des savants spécialisés dans les sciences religieuses. En effet, l’appel du Saint Coran à la réflexion et la contemplation dans ces versets n’a pas forcément pour but d’en déduire les sentences religieuses ; mais plutôt pour inciter à la croyance en l’existence du Créateur et à la contemplation de Ses créatures. Sur ce, le fidèle qui comprend mal l’arabe et veut s’enquérir d’une chose doit s’adresser aux institutions consacrées aux fatwas comme Dar al-Iftaa d’Egypte qui se charge de répondre aux questions religieuses en différentes langues étrangères. Pour conclure, il ne suffit pas de se référer à une traduction des sens coraniques pour en dégager des jugements religieux.

Et Allah Seul le sait par excellence.    



[1] Coran al-A-raf, 33.
[2] Coran, an-Nahl, 43.
Partager ceci:

Fatwas connexes