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Dar al-Iftaa d'Égypte

Caractère sacré et inviolable de la vie humaine

Question

Que dit la religion de l’attentat à la vie des innocents ?

Réponse

La sauvegarde de la vie humaine constitue l’objectif suprême des cinq objectifs principaux de la charia à propos duquel une dizaine de jugements religieux et de sentences jurisprudentielles ont été formulées. D’ailleurs, la charia ne tient pas seulement à la protection de l’âme ; mais elle établit une dizaine de mesures et de critères lui garantissent dignité et vénération. A ce propos, Allah dit : « C'est pourquoi, Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque sauve la vie d’une personne, c'est comme s'il sauvait toute vie humaine. [1]. »

    Le Coran établit, par ce verset sentencieux, un principe universellement  humain ; car il accorde tout simplement à la sauvegarde d’une seule âme la même valeur et le même caractère sacré que revêt la protection de toute vie humaine. Et par la logique même, il considère l’attentat à la vie d’une seule personne comme attentat à la vie de tout être humain. Ainsi, l’expression coranique « Quiconque sauve la vie d’une personne, c'est comme s'il sauvait toute vie humaine. » est devenue, pour tout Musulman, un principe de base et un composant vital de sa psychologie et de sa pensée. Ce principe régit la conduite de ce Musulman et fait naitre en lui le sens du respect de l’âme humaine. Il est à noter également qu’on entend dire par « l’âme » dans le contexte cornique toute vie humaine en général sans avoir égard à la différence de race, de couleur et de croyance. Donc, n’importe quelle vie humaine mérite la vénération en sa qualité d’œuvre divine.
 

Dans le recueil authentique de Boukhari et de Muslim, Abu Layla dit : « A al-Qadisya, Sahl Ibn Hanif et Qays Ibn Sa’d étaient assis quelque-part et a vu un cortège funèbre passer près d’eux, ils se sont tenus debout. A ce moment-là, on leur a dit : « C’est un convoi funèbre d’un des Gens du Livre ! ». Ils ont répondu en avançant ce Hadith : « Un jour, le Prophète s’est tenu debout lorsqu’il a vu passer un convoi funèbre. Les Compagnons, tous étonnés de son attitude, lui ont dit : « C’est un convoi funèbre d’un Juif ! », « N’est-elle pas une âme ?! », répondit le Prophète.

 

En réalité, la sauvegarde de l’âme humaine se réalise par la mettre à l’abri de toute atteinte et de tout préjudice et lui assurer de quoi garder sa dignité. Il faut également lui faire profiter de la lumière de la science, l’affranchir du joug de l’ignorance et des maladies et éliminer ce qui gêne sa marche. Il ne faut pas tarder de prendre toutes les mesures nécessaires qui assurent à l’âme humaine une vie digne et paisible.

 

Ainsi, la protection de l’âme contre l’effusion du sang est le principe de base sur lequel doivent être établies toutes les autres mesures qui gardent sa dignité et lui procurent les besoins et l’éducation nécessaire. Il s’agit alors d’un ordre divin illustré par la charia et les recommandations de tous les Prophètes et les Messagers d’Allah. Vu le caractère inviolable de la vie humaine, la charia menace fermement quiconque effuse le sang d’une âme innocente. Al-Boukhari rapporte d’après Ibn ‘Omar que le Prophète dit : « Le croyant ne cesse pas d’aspirer au Pardon d’Allah tant qu’il n’effuse pas le sang d’une âme innocente. ». De plus, Ibn ‘Omar dit : « L’on s’enlise dans une impasse sans issue lorsqu’on effuse le sang d’une âme innocente. » 

 

Al-Boukhari rapporte d’après Ibn Mas’oud que le Prophète dit : « L’effusion du sang est le premier acte à juger par Allah le Jour du Jugement Dernier. »

 

Et Allah Seul le sait par excellence.



[1] Coran, al-Ma-ida, 32.

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