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La place de la fatwa

Dar al-Iftaa d'Égypte

La place de la fatwa

Question

Quelle est la place qu’occupe la fatwa ?

Réponse

La fatwa occupe une place bien distinguée et un haut rang comme l'illustrent les textes religieux. Allah, le Très-Haut, dit :

 

 " Ils te consultent au sujet des femmes, réponds-leur : « Dieu vous dictera Ses directives à leur sujet. [1]"

           

Dans le Coran, Allah, loué soit-Il, nous a informé que la fatwa, à l'origine, est un ordre divin ; c'est-à-dire qu'elle a le même statut que les prescriptions divines.

 

            De son vivant, le Prophète se chargeait de cette tâche en tant que Messager envoyé pour transmettre les commandements divins puisque tout ce qu'il disait était, indéniablement, est une Révélation divine comme l'indique clairement ce verset :

           

" Ces prophètes étaient munis de preuves irréfutables et des Écritures. Et à toi aussi, Nous envoyons ce Coran, afin que tu expliques clairement aux hommes ce qui leur a été révélé. Peut-être seront-ils amenés à y réfléchir [2]".

            Quel honneur aura le mufti lorsqu'il se trouve chargé d'une affaire qui est, en principe, de source divine transmise par le Prophète! Le Mufti est le successeur du Prophète dans sa mission d'éclaircissement de sentences divines. Après le décès du Prophète, les Compagnons se sont chargés de cette mission et puis les savants ont suivi leur exemple. 

            La fatwa, c'est éclaircir les prescriptions divines et les appliquer, par la suite, aux actions des gens dans la mesure où le Mufti parle au nom d'Allah lorsqu'il dit au questionneur : " Tu dois faire telle ou telle chose ou tu n'es pas autorisé à la faire. " C'est pourquoi, les Ulémas ont nommé le Mufti l'interprète exprimant la volonté divine. Plus encore, ils ont comparé son poste à celui du garde seau du roi. Si le mérite et la noblesse du garde seau du roi sont indiscutables, que dirait-on alors de celui qui occupe le même poste auprès d'Allah, Seigneur des cieux et de la terre ! 

            Ce haut mérite accordé à la fatwa ne doit pas encourager le commun des hommes à s'y précipiter et à prétendre qu'ils en sont dignes, que ce soit dans la bonne intention d'en être récompensé auprès d'Allah ou dans la mauvaise intention d'en faire parade et d'en tirer autorité et fierté.  

            On a rapporté que le Prophète aurait dit :

            " Celui qui prend le risque d'émettre une fatwa sans en être digne, risque de siéger dans l'Enfer[3] ! "

            L'émission d'une fatwa, comme l'indique l'imam An-Nawawy, est un grand péril ; celui qui s'en charge occupe un rang très élevé et ses mérites sont nombreux ; car le mufti est l'héritier des Prophètes qui en assume la responsabilité au nom de la communauté islamique ; c'est pourquoi, il n'est pas toujours à l'abri de l'erreur. Ce qui a emmené certains à dire :

" Le Mufti est le mandataire d'Allah, loué soit-Il. "

 A ce sujet, Ibn Al-Monkadir a dit :

" Le savant compétent est le porte-parole d'Allah aux gens ; qu'il établisse alors l'équilibre entre la Volonté divine et les besoins des gens. "  

      Pour le risque qui pourrait découler de ce noble poste du mufti, les Compagnons et les notables Ulémas tardifs s'abstenaient, rapporte-t-on, d'émettre de fatwas. A cet effet, Abu Abel Rahman Ibn Layla dit :

 " J'ai assez vécu pour voir 120 Compagnons ançarites dont chacun s'abstenait de prononcer une fatwa et demandait au questionneur d'aller en interroger un autre et ainsi de suite au point que le demandeur se trouve obligé de retourner, de nouveau, au premier à qui il a posé la question. "

Dans une autre version, on a indiqué :

Chacun d'eux souhaitait, une fois interrogé à propos d'une question, que son confère (étant à ses côtés) y réponde à sa place. Il en va de même pour l'émission d'une fatwa. "

 Les Disciples Al-Cha'bi, Al-Hassan et Abi Has'yn ont dit :

 " Vous vous empressez de donner une réponse aux questions au sujet desquelles 'Umar Ibn al-Khattab, une fois interrogé, aurait rassemblé les gens de Badr[4] pour les consulter à ce propos. "   

            Un jour, Ach-Chaféi qui avait gardé le silence à propos d'une question et à qui on a demandé le pourquoi de ce silence, a dit : " Pour prendre le temps de réfléchir sur l'avantage entre le silence et la parole. " 

            Al-Athram a dit :

 " J'ai entendu souvent Ahmad Ibn Hanbal dire en répondant aux questions célèbres : " Je ne sais pas. "

De même, Al-Haytham Ibn Ghamyl a dit :

 " J'ai assisté aux séances de fatwa tenues par Malek durant lesquelles on lui a posé quarante huit questions dont trente deux avaient, pour réponse, cette phrase négative : " Je ne sais pas. " Il disait : " Avant de répondre à une question d'ordre religieux, on doit, tout d'abord, réfléchir sur le Paradis et sur l'Enfer et les moyens d'y échapper. "     

            Abu Hanifa a également dit :

" Si ce n'était la crainte de n'être tenu responsable de la disparition de la science, auprès du Seigneur, je n'aurais pas osé émettre une fatwa qui décharge les gens de la responsabilité et qui m'accable du faix du péché. "

            Les citations des Ulémas à ce sujet sont nombreuses et bien connues ; elles mettent en relief quelques aspects de la grandeur de la mission de la fatwa ainsi que sa place en Islam et dans les cœurs des Musulmans.  



[1] Le Coran, an-Nissaa, 127.

[2] Le Coran, an-Nahl, 44.

[3]- Rapporté par Al-Dharami.

[4]- Les Compagnons qui ont participé à la bataille de Badr.

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