Dar al-Iftaa d'Égypte | Le viol conjugal

Le viol conjugal

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Le viol conjugal

Question

Y a-t-il en Islam ce qu’on appelle le viol conjugal ? Est-il religieusement permis à l’homme de forcer sa femme au coït ? Quelle est la position de l’Islam vis-à-vis de l’appel à l’égalité parfaite entre l’homme et son épouse en matière de dépense, d’obéissance, etc. ?

Réponse

Selon les jurisconsultes musulmans, le viol conjugal consiste à ce que le mari force sa femme au coït en période de menstrues ou pendant le jeûne obligatoire ou à un acte pervers.  Allah, le Très-Haut, interdit au mari de le faire et donne à la femme le droit de refuser à lui dans les cas précités. A ce propos, Allah dit : « Et ils t’interrogent sur la menstruation des femmes – Dis : « C’est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues et ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, alors cohabitez avec elles suivant les prescriptions d’Allah ; car Allah aime ceux qui se repentent et Il aime ceux qui se purifient[1]. ». Si, dans les cas précités, le mari fait usage de la force pour faire l’amour avec sa femme, il commet par là un péché et l’épouse dans ce cas a le droit d’avoir recours à la justice pour le corriger sévèrement. De plus, la femme a le droit de refuser à son mari si ce dernier est atteint d’une maladie infectieuse ou s’il se montre sadique durant les rapports intimes.

 En effet, l’Islam établit que les rapports conjugaux doivent se dérouler dans une atmosphère d’affection et d’intimité et en a fait un signe de piété : « Vos femmes sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme (et quand) vous le voulez et œuvrez pour vous-mêmes à l’avance. Craignez Allah et sachez que vous Le rencontrerez. Et fais gracieuse annonce aux croyants[2]. »
 

Si la femme répugne son mari et supporte mal les rapports conjugaux avec lui, elle doit patienter comme lui ordonne la charia pour sauvegarder les liens familiaux et préserver l’ordre à son sein. A cet effet, Allah dit : « Il se peut que vous aviez de l’aversion pour une chose où Allah a déposé un grand bien[3]. ». Mais si la femme ne supporte plus son mari, elle a alors le droit de réclamer le divorce pour éviter leurs disputes désastreuses. Conformément à la règle selon laquelle « Entre deux maux, il faut choisir le moindre. », on peut considérer le divorce dans telles conditions fâcheuses comme étant le choix le moins malheureux.

 Puisque les rapports sexuels entre couple marié sont confidentiels et variés et loin d’être accompagnés des preuves concrètes, il ne faut pas considérer comme viol toute relation sexuelle avec l’épouse contre son gré.
 La protection et la prise en charge qu’assume l’homme à l’égard de la femme sont ainsi décrites dans le Coran : « Les hommes ont la charge et la direction des femmes en raison des avantages que Dieu leur a accordés sur elles, et en raison aussi des dépenses qu’ils effectuent pour assurer leur entretien[4]. ». Il s’agit tout simplement de subvenir aux besoins de sa femme, de l’entourer des soins et de lui offrir la dot et la pension alimentaire sans la priver de l’héritage laissé par lui. Et par conséquent, cette responsabilité est devoir dans l’abandon représente une atteinte portée aux droits de la femme.
 
 

L’Islam reconnait que les hommes et les femmes sont égaux et non pas identiques conformément à ce verset : « Je ne ferai jamais perdre à aucun d’entre vous, homme ou femme, le bénéfice de ses œuvres[5]. », « Quiconque, homme ou femme, aura fait le bien tout en étant croyant, Nous lui assurerons une vie heureuse. Et Nous les récompenserons en fonction des meilleures de leurs œuvres[6]. ». Egalement, le Prophète dit : « Les femmes sont les sœurs germines des hommes[7]. »  

 Dans l’approche islamique, l’homme et la femme ne sont pas identiques ; car chacun a ses propres caractéristiques distinctives et ses propres fonctions naturelles. A ce propos, Allah dit : « Un garçon n’est pas pareil à une fille[8]. ». Allah, le Très-Haut, dit également : « N’enviez pas les faveurs par lesquelles Dieu a élevé certains d’entre vous au-dessus des autres. Aux hommes reviendra la part qu’ils auront méritée par leurs œuvres et aux femmes reviendra la part qu’elles auront méritée par leurs œuvres[9]. »
 

Ibn ‘Abass rapporte que le Prophète a dit : « Allah a maudit les hommes efféminés et les garçons manquées[10]. »

 Pour ce qui est du dire d’Allah : « Les épouses ont autant de droits que de devoirs qu’il faut respecter suivant le bon usage, bien qu’une certaine préséance reste acquise aux maris[11]. », cette préséance acquise par l’homme n’est pas être interprétée comme cause du conflit mais plutôt comme raison de complémentarité. A ce propos, Allah dit : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en peuples et en tribus, pour que vous fassiez connaissance entre vous. En vérité, le plus méritant d’entre vous auprès de Dieu est le plus pieux.[12]. »
 Donc, l’égalité parfaite entre l’homme et la femme en matière de dépenses et de direction de la famille tout en abolissant l’obéissance qu’elle doit à son mari engendre au sein de la famille l’anarchie que rejettent les femmes comme les hommes. En effet, ce que nous venons de mentionner est recueilli des convictions des épouses musulmanes elles-mêmes et n’est pas le reflet d’un esprit machiste comme le pensent les chercheurs qui ont hâtivement étudié la réalité du monde musulman.
 
Et Allah Seul le sait par excellence.                                                                                                      
  


[1] Cora, al-Baqara, 222.

[2] Coran, al-Baqara, 223.

[3] Coran, an-Nissa’, 19.

[4] Coran, an-Nissa, 34.

[5] Coran, al-‘Imran, 195.

[6] Coran, an-Nahl, 97.

[7] Rapporté par Abu Da’ou, at-Termizi et autres d’après Aicha.

[8] Coran, al-‘Imran, 36.
[9] Coran,  an-Nissa, 32.

[10] Rapporté par Abu Da’oud, at-Termizi et Ahmad.

[11] Coran, al-Baqara, 228.

[12] Coran, al-Hujurat, 13

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