Mariage avec un non-Musulman

Dar al-Iftaa d'Égypte

Mariage avec un non-Musulman

Question

J’habite à Paris. Je suis divorcée d’avec mon mari il y a deux ans. Je sais que la religion interdit à la femme musulmane de se marier avec non-Musulman pour éviter qu’elle soit tentée d’abandonner sa religion. Ici en France, la liberté de conscience est bien assurée et l’homme français n’a pas le droit d’obliger sa femme à abandonner sa religion. En tout cas, j’ai rencontré un homme appartenant aux Gens du Livre qui m’a assuré qu’il allait respecter ma liberté de conscience, m’est-il permis alors de se marier avec lui ? Franchement, je risque de tomber dans le péché après six mois d’insatisfaction sexuelle ; sachant que j’ai 40 ans et que je n’ai pas d’enfants à cause de mon ex-mari qui m’a obligé à trois reprises d’avorter.

Réponse

L’Islam autorise le mariage avec la non-Musulmane (chrétienne ou juive). En revanche, il interdit le mariage avec un non-Musulman. De premier abord, ceci fait penser qu’il s’agit d’une inégalité ; mais cette pensée disparait lorsqu’on en saisit la raison profonde qui s’explique par le fait que l’Islam dénote, en la matière, une sagesse basée sur la réalisation de l’intérêt du couple. En effet, le mariage, en Islam, est basé sur l’affection, la miséricorde et la paix intérieure. C’est pourquoi, il tient à ce que la famille soit fondée sur des bases solides garantissant la continuité des liens conjugaux. De surcroit, l’Islam qui croit à toutes les religions antérieures ainsi qu’en leurs Prophètes, fait de cette croyance une partie intégrale de la foi musulmane. Et par conséquent, si un Musulman se marie avec une Chrétienne ou Juive, il sera tenu de respecter sa foi chrétienne ou juive, et de ne pas l’empêcher d’aller à l’Eglise ou au Synagogue pour y pratiquer les rites de sa religion. Ainsi, pour garantir la protection du foyer conjugal contre l’effondrement, l’Islam exhorte le Musulman à respecter la foi de son épouse non-musulmane. Par contre, le mariage de la musulmane avec le non-Musulman constitue une menace permanente contre ce principe de respect pour sa foi musulmane. La raison en est que le non-Musulman ne croit pas à la prophétie de Mohamad, voire le traite de faux prophète, ce qui fait qu’il a toujours tendance à croire aux calomnies et aux accusations mensongères dirigées contre l’Islam et son Prophète.

Supposons même que le mari non-musulman cache à son épouse musulmane son hostilité à l’Islam et à son Prophète, la Musulmane gardera toujours en elle un sentiment du manque de respect de la part de son mari vis-à-vis de sa foi musulmane. En effet, ce mauvais sentiment intérieur reste toujours rebelle à toute forme de compliment et de paroles douces ; c’est une question de principe. Notons que le respect réciproque entre les deux époux constitue la base de la continuité de la vie conjugale.

Par la logique même et par fidélité à ce principe de respect réciproque entre époux, l’Islam interdit également au Musulman de se marier avec une femme de confession autre que la confession chrétienne ou juive ; car le Musulman ne croit qu’aux religions célestes et juge inventées les autres croyances.

Pour conclure, nous disons que le principe de respect pour la foi de l’épouse musulmane dans ce cas-ci fait nettement défaut, ce qui affecte négativement les relations entre époux et ne réalise ni affection et ni miséricorde exigées pour une vie saine du couple. Notons que l’Islam adopte la même logique en interdisant le mariage du Musulman avec la non-musulmane qui n’est ni chrétienne ni juive.

Chère sœur, craignez Allah et essayez de se contrôler ! Sachez bien que dans toute épreuve il y a une issue. Gare à toi de vous marier avec un non-Musulman ; car cet acte est catégoriquement interdit nous l’avons déjà indiqué plus haut. Dans votre cas, nous vous conseillons d’accomplir le jeûne conformément aux recommandations du Prophète. Si votre désir persiste et l’emporte sur toute tentative de le calmer et que vous craignez de tomber dans le péché, dans ce cas, vous pouvez comme l’indiquent certains savants dont les hanéfites avoir recours à la masturbation conformément à la règle juridique selon laquelle « Entre deux maux, il faut choisir le moindre. ».

Et Allah Seul le sait par excellence.
 

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