L’avis religieux relatif à l'usage du chapelet pour le Dhikr ?

L'usage du chapelet ou tout ce qui peut servir à compter le nombre des fois qu'on répète l'évocation d'Allah est permis par la Charia, agréé par le Prophète ﷺ et suivi par nos pieux prédécesseurs sans être récusé par personne.     

La Mère des croyants, Safeya, fille de Hoyay a rapporté que le Prophète ﷺ est entré chez elle alors qu'elle tenait à la main quatre milles noyaux, lui servant de chapelet. Il lui a dit :     

« Veux-tu que Je t’indique quelque chose de meileur ? », « Bien sûr. » Il lui a dit : « Dis : gloire à Allah d'un nombre égal à celui de Ses créatures1. »    

Saad Ibn Abi Waqqâs a rapporté qu'il entra une fois avec le Messager d'Allah ﷺ, chez une femme ayant devant elle des noyaux de dattes ou des cailloux à l'aide desquels elle comptait le nombre de l'évocation. Il lui dit : « Veux-tu que je t'indique quelque chose de plus facile ou de plus méritoire ? » Il ajouta: « : « Dis : Gloire à Allah autant de fois que le nombre des êtres qu'Il a créés dans le ciel. Gloire à Allah autant de fois que les êtres qu'Il a créés sur terre. Gloire à Allah autant de fois que le nombre des êtres qu'Il a créés entre le ciel et la terre. Gloire à Allah autant de fois que le nombre des êtres qu'Il créerait. Allah est plus grand autant de fois que tout cela. Louange à Allah autant de fois que tout cela. Il n'y a de divinité qu'Allah autant de fois que tout cela. Il n'est de puissance ni de force que par Allah autant de fois que tout cela2. »    

Al-Kassem Ibn Abdel Rahman a rapporté qu'Abou Ad-Darda’ avait un sac de noyaux de dattes. Il avait l'habitude de les sortir l’un après l’autre pour compter le nombre de fois qu’il évoquait Allah chaque jour après l'accomplissement de la prière d'al-Fajr3.    

Abu Nadra al-Ghafary rapporte qu'un cheikh de Tafawa lui a dit :     

« J'ai rencontré Abou Hourayrah à Médine. Je n'ai vu personne parmi les Compagnons du Prophète aussi zélé et généreux que lui. Un jour où j'étais chez lui, il était assis sur son lit, tenait à la main un sac plein de cailloux ou de noyaux lui servant de chapelet. Une servante était assise par terre attendant qu'il termine le comptage pour ramasser ces noyaux et les remettre afin qu’il s'en serve de nouveau4. »    

Naïm Ibn al-Moharar Ibn Abu Hourayrah a rapporté que son grand père Abu Hourayrah avait l'habitude, chaque jour avant de dormir, de se faire aider par un fil à mille nœuds pour compter le nombre de fois qu’il avait évoqué Allah5.    

On a rapporté, également, que d'autres Compagnons faisaient la même chose, à titre d'exemple, Sa‛d Ibn abi-Waqqâs, Abu Saïd al-Khodri, Abu Safeya, le serviteur du Prophète, Fatima, fille d'Al-Hussayn Ibn Ali Ibn Abi-Taleb, etc.    

Dans leurs ouvrages, plusieurs Oulémas ont abordé la légitimité de faire usage du chapelet pour évoquer Allah, à titre d'exemple, al-Hafez as-Soyouty dans al-Menha fi Al sobha, ach-Cheikh Mohamed Ibn Ellan al-Seddiky dans Ikad al-Masabih li Machrou‛yet Itikhaz al-Masabih et le savant Abu al-Hassanate al-Laknawy dans Nozhet al-Fekr Fi Sebhet al-Dhikr.    

Après avoir mentionné ces Hadiths, al-Hafez as-Soyouty a dit :     

« Si l'usage du chapelet n'est qu'une imitation de nos maîtres et une sollicitation de leur bénédiction, on s’en contentera pour l'utiliser. Or, le chapelet, en plus, nous rappelle l'invocation d'Allah : il n'arrive que rarement qu'un homme le voit sans évoquer Allah, et en cela réside l'un de ses plus importants intérêts. C'est pourquoi, certains prédécesseurs l'ont dénommé le Don Divin. Personne n'a rapporté que l'un des prédécesseurs ou des successeurs a interdit l'évocation d'Allah à l'aide du chapelet. Par contre, nombreux sont ceux qui ont approuvé l'usage du chapelet. »     

- 1- Cité par at-Tirmidhi, authentifié par al-Hakem et approuvé par az-Zahaby.  2- Cité par Abou Daoud, at-Tirmidhi, jugé bon par an-Nesa’y et Ibn Maja, et authentifié par Ibn Hibân et al-Hakem. 3- Cité par Ahmed, dans son livre intitulé al-Zuhd, s'appuyant sur ce qui a été cité par al-Boukhary et Muslim.  4- Cité par Abu Daoud, at-Tirmidhi, jugé bon par an-Nesa’y. 5- Cité par Abdullah Ibn al-Imam dans Zawa’ed al-Zohd et par Abu Naïm dans al-Helya.