Médecine pratiquée par des étudiant...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Médecine pratiquée par des étudiants

Question

Est-il permis à l'étudiant en maîtrise d'internat1 de pratiquer la médecine surtout s'il s'estime capable de soigner sans nuire aux malades puisqu'il en a acquis l'expérience suffisante, et ce, pour mettre en pratique la branche qu'il a, théoriquement, étudiée ? Il est à noter que le stage d'internat est divisé en diverses branches : deux mois pour l'étude de la nutrition, deux autres mois pour maîtriser une branche de la médecine, et ainsi de suite. Lui est-il permis alors d'appliquer, avant l'écoulement de l'année, la branche qu'il a théoriquement étudiée ?

Réponse

Au sein de la société actuelle et dans les situations courantes, la pratique de la médecine se soumet à des règles et à des lois principalement neutres. Celles-ci ne sont destinées ni à servir l'intérêt d'une personne déterminée ni à lui nuire ; elles sont toujours gérées et réglementées par l'intérêt public. C'est ce qu'indiquent les règles juridiques selon lesquelles " Si l'intérêt public est en conflit avec l'intérêt individuel, la primauté doit être accordée à l'intérêt public. ", et aussi celle selon laquelle : " Les actions du gouverneur doivent être motivées exclusivement par l'intérêt public. ".     

Il se peut que l'on s'imagine avoir la compétence de pratiquer la médecine, la pharmacologie, la maçonnerie ou toute autre profession qui va au-delà de ses capacités. Or, avoir une bonne opinion de soi-même ne confère point le droit de s'imposer aux gens en faisant de leurs âmes et corps l'objet de ses présomptions et ses opinions personnelles. Il va de soi que le respect pour les créatures d'Allah ne nous permet pas d'en faire des tests médicaux uniquement pour satisfaire des illusions personnelles même sensées être fortes surtout si ces tests avaient pour objet l'homme à propos de qui Allah, le Très-Haut, dit :      

" Certes, Nous avons honoré les fils d'Adam…. 2"     

Et le Prophète ﷺ dit également :     

" Le Musulman est celui dont on ne craint ni la main ni la langue3. "    

Lors du pèlerinage d'Adieu, il a dit :     

" Pour le Musulman, son frère est sacré : son sang, son bien, et son honneur4. "   

Dans le domaine de la médecine, il faut respecter les règlements déontologiques qui s'imposent à tout le monde pour l'intérêt de tous. Leur objectif est de maximiser la réalisation de l'intérêt public. Si l'on avait laissé les décisions être prises en fonction des intuitions et des estimations personnelles, certaines personnes auraient pu considérer comme légitime de prendre le sang et les biens d'autrui, tout en croyant agir pour le bien commun. A cet égard, Allah dit :      

" Ceux dont l'effort, dans la vie présente, s'est égaré, alors qu'ils s'imaginent faire le bien5. "       L'aptitude d'une nation à cultiver une discipline et une rigueur personnelle parmi ses membres est un facteur déterminant de sa progression vers la civilisation et le développement. Par contre, la déchéance des nations et le déclin de la civilisation sont le résultat inévitable de l'incohérence de ses individus et le non-respect des lois établies. Ainsi, même si un étudiant en maîtrise d'internat ou une personne plus instruite, expérimentée et experte en médecine, se doit de respecter les réglementations et les codes de déontologie syndicaux lorsqu'il s'agit de pratiquer la médecine.

- 1- La durée de l'internat de médecine en Egypte est un an.  2- Coran, al-Israa, v. 70. 3- Hadith rapporté par les deux cheikhs Mouslim et al-Boukhari.  4- Rapporté par Mouslim et autres.  5- Coran, al-Kahf, v. 104.

Partager ceci:

Fatwas connexes