Est-il religieusement permis de verser la Zakat dans la création des magazines islamiques, des entreprises musulmanes et des bibliothèques publiques qui renferment des ouvrages religieux ? Est-il également autorisé, du point de vue religieux, de financer, de la Zakat, les centres islamiques qui s’occupent des affaires de la prédication islamique dans des pays non-musulmans et assument la charge des salaires des prédicateurs et des enseignants de l’arabe et du Coran et qui diffusent leurs programmes à travers les médias et les techniques électroniques, etc. ?

Allah a imposé la Zakat au Musulman riche qui possède le Nisab (taux exigible du payement de la Zakat), à savoir, 85 gr. d’or 21 carats à verser après l’écoulement d’une année lunaire depuis sa possession légale. Déterminant les destinations de la Zakat, Allah dit : « « Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de recueillir ces dons et de les répartir, à ceux dont les coeurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux endettés insolvables, à ceux qui se consacrent à la cause de Dieu et aux voyageurs démunis. C’est là un arrêt de Dieu, et Dieu est Omniscient et Sage182. »

Selon l’avis prépondérant de la majorité des jurisconsultes, il n’est pas religieusement permis de consacrer la Zakat aux services publics des Musulmans : chemins, hôpitaux, écoles, mosquées, etc., mais ces services doivent être plutôt financés par les biens de Waqfs ou bien par l’aumône facultative. Notons que le segment du verset précédent « A ceux qui se consacrent à la cause de Dieu. » désigne les personnes chargées de la prédication islamique par la sagesse et la bonne exhortation en temps de paix ou bien les personnes chargées de repousser l’agression d’un ennemi en temps de guerre. Allah dit : « Combattez dans la Voie de Dieu ceux qui vous combattent, sans jamais outrepasser les limites permises, car Dieu n’aime pas ceux qui les transgressent.183. »

Donc, appeler à l’Islam doit se faire dans une atmosphère d’entente et de dialogue entre toutes les parties ; sachant que dans les deux cas, il est permis de consacrer la Zakat à la réalisation de cet objectif. C’est, en effet, ce qu’on appelle le Djihad majeur figuré dans ce hadith : « Nous sommes retournés du Djihad mineur pour nous engager dans celui majeur qui consiste à ce qu’on lutte contre soi-même184. ». Ainsi, on peut en dégager que le djihad ne désigne pas seulement la guerre sainte ; mais il s’agit également d’un concept spirituel qui lie l’homme à son Seigneur. A ce propos, Allah dit :

« Ceux qui combattent pour Notre Cause, Nous les guiderons assurément sur Nos sentiers, car Dieu est avec ceux qui s’appliquent à accomplir des oeuvres salutaires185. »

« Ô vous qui croyez ! Inclinez-vous ! Prosternez-vous ! Adorez votre Seigneur et faites le bien, dans l’espoir d’assurer votre salut ! Luttez comme il se doit pour la Cause de Dieu ! C’est Lui qui vous a élus, sans vous imposer aucune gêne dans votre religion, qui est la religion de votre père Abraham, lequel vous a lui-même déjà nommés «les musulmans», nom que vous portez encore dans ce Coran, afin que le Prophète soit témoin contre vous, et que vous soyez vous-mêmes témoins contre les hommes. Accomplissez donc la salât ! Acquittez-vous de la zakât et attachez-vous fortement au Seigneur ! C’est Lui votre Protecteur ! Quel excellent Seigneur et quel excellent Soutien186 ! »

Et par conséquent, il est religieusement permis de payer la Zakat à ces centres islamiques pour créer des magazines islamiques, publier des ouvrages, fonder des bibliothèques publiques qui profitent aux étudiants et aident ces centres à assumer les charges de leur travail, etc. Bref, il est autorisé de verser cette aumône obligatoire à tout ce qui est relatif à la transmission du message de l’Islam que ce soit par les moyens cités dans la question ou autres et que ces centres soient en pays musulmans ou non-Musulmans.

Et Allah Seul le sait par excellence.