Féliciter les non-Musulmans à l’occasion de leurs fêtes
Question
Quel est l’avis religieux relatif aux félicitations adressées aux non-Musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses ?
Réponse
Il est religieusement permis de féliciter les Chrétiens à l’occasion de la fête de la naissance du Christ conformément au sens général de ce verset coranique : « Dieu ne vous défend pas d’être bons et équitables envers ceux qui ne vous attaquent pas à cause de votre religion et qui ne vous expulsent pas de vos foyers. Dieu aime ceux qui sont équitables. » (Coran, al-Mumtahina, 8).
En effet, féliciter les non-Musulmans pacifiques à n’importe quelle occasion ne se heurte pas à un inconvénient religieux. Il s’agit d’une bonne conduite vivement recommandée par Allah, le Très-Haut, surtout lorsqu’il s’agit d’un entretien des liens de famille, de voisinage ou même de camaraderie.
Cette recommandation religieuse se confirme davantage lorsque les non-Musulmans nous félicitent aussi pour nos occasions religieuses et adoptent à notre égard une conduite tolérante. A ce propos, Allah, le Très-Haut, dit : « Lorsqu’on vous adresse un salut, rendez-le de la façon la plus courtoise ou tout au moins rendez-le ! Dieu vous demandera compte de tout. » (Coran, an-Nissa, 86). Les félicitations rendues à eux ne représentent pas une approbation de leur déviation ou de leur divinisation de Jésus comme l’indiquent certains savants.
En effet, le Musulman est ordonné d’avoir un bon comportement à l’égard des non-Musulmans et de s’adresser à eux par la parole douce pour leur faire aimer notre religion et leur montrer sa nature indulgente et flexible. A cet effet, Allah, Exalté soit-Il, dit : « Tenez des propos bienveillants aux gens. » (Coran, al-Baqara, 83), « Ne discutez avec les gens des Écritures que de la manière la plus courtoise, à moins qu’il ne s’agisse de ceux d’entre eux qui sont injustes. Dites-leur : « Nous croyons en ce qui nous a été révélé et en ce qui vous a été révélé. Notre Dieu et le vôtre ne font qu’un Dieu Unique et nous Lui sommes totalement soumis. » (Coran, al-‘Ankabout, 46).
D’ailleurs, fêter la naissance de Jésus – sans égard aux croyances égarées des Chrétiens - constitue en soi un acte religieusement recommandé ; car il s’agit, en principe, de l’anniversaire d’un Prophète. A son entrée à Médine, le Prophète a été informé que les Juifs jeunaient le jour de ‘Achoura (le 10ième jour du premier mois de l’Hégire). Il a dit : « J'ai le droit – plus quiconque - de me réclamer de Moïse. ». Dès lors, le Prophète avait l’habitude de jeûner ce jour et d’ordonner aux Musulmans de le jeûner. Au sujet de Jésus, le Prophète dit également : « J’ai le droit – plus quiconque - de me réclamer de Jésus ; il n’y a pas de Prophète entre lui et moi. ». Donc, faire une démonstration de joie à l’anniversaire de Jésus est autorisé du point de vue de l’Islam à condition que le Musulman ne participe pas aux rites que les Chrétiens accomplissent à cette occasion. Or, l’interdiction unanime de féliciter les non-Musulmans porte uniquement sur l’approbation tacite ou implicite de leurs rites égarés. Cet avis adopté par certains savants assimilie cette approbation à la prosternation faite devant la Croix. Il est bien évident que l’amitié et la bienfaisance à l’égard des non-Musulmans ne constituent pas un acquiescement de leurs croyances déviées. De même, l’entente, la tendresse et l’affection éprouvées par l’époux Musulman pour son épouse appartenant aux Gens du Livre ne représentent pas une approbation de ses rites contraires à l’Islam.
Et Allah Seul le sait par excellence.