Le mariage par le biais du cadi

Dar al-Iftaa d'Égypte

Le mariage par le biais du cadi

Question

Est-il permis en Islam pour une femme de se marier sans wali si son père a coupé les liens familiaux et qu'elle se marie par appel vidéo avec un cadi, avec la connaissance de sa mère mais sans celle de son père et de ses oncles paternels ?

Réponse

Ce sur quoi s'accorde la majorité des savants est que le mariage n'est valide qu'avec un tuteur, et que la femme, qu'elle soit vierge ou non, n'a pas le droit de conclure le contrat de mariage pour elle-même. De plus, si la vierge est mineure, elle ne peut en aucun cas se marier elle-même, selon le consensus unanime.

Si cela est établi, il existe cependant des exceptions.

Parmi celles-ci :

Si la femme n'a pas de tuteur, le juge peut la marier. De même, en cas de refus injustifié du tuteur de la marier, si son obstination est prouvée devant le juge, la tutelle passe au tuteur suivant dans l'ordre de priorité. Si ce dernier refuse également, la tutelle passe à celui qui le suit, et ainsi de suite. Si tous refusent, la tutelle revient au juge ou à l'autorité compétente, qui ne la mariera que si elle porte plainte pour injustice et demande à être mariée.

Si le tuteur est absent, rendant impossible de le contacter ou de contacter son mandataire, ou si son emplacement est inconnu et qu'il y a risque de manquer un prétendant convenable, la tutelle passe au tuteur suivant ou à l'autorité compétente, comme précédemment expliqué.

Si le tuteur perd les conditions requises pour exercer la tutelle, telles que la raison, la majorité, l'Islam, ou la probité. Ainsi, si le tuteur devient fou, apostat, n'est pas musulman dès le départ, ou est un pécheur pervers (selon les écoles qui exigent la probité comme les Chaféites et une des opinions des Hanbalites), la tutelle lui est retirée. La femme peut alors confier son mariage au juge ou à l'autorité compétente. En l'absence de juge ou d'autorité compétente, elle peut confier son mariage à un homme juste parmi les musulmans pieux.

Pourtant, l'imam Abu Hanifah a estimé que la femme adulte douée de raison n’a pas de tuteur sur elle. Par conséquent, elle peut se marier elle-même en concluant son propre contrat de mariage, qu'elle soit vierge ou non. Il a limité la tutelle véritable aux filles mineures et non adultes, considérant que la tutelle sur une femme adulte douée de raison est une procuration et non une tutelle effective.

La loi égyptienne a adopté l’école des hanafites, permettant ainsi à la femme adulte de se marier elle-même. Son mariage est considéré valide si elle épouse un homme de statut équivalent avec une dot appropriée.

 Et Allah sait mieux.

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