Quel est le jugement concernant la prière sur le défunt et l’accompagnement de sa procession funéraire jusqu’à l’inhumation en cas de forte pluie et de boue ? Le mérite et la récompense sont-ils plus grands dans ces circonstances ?

La prière sur le défunt et l’accompagnement de sa procession funéraire constituent un droit pour le musulman vis-à-vis de son frère musulman et sont une obligation collective (fard kifâya). Ainsi, si certains accomplissent cet acte, le reste de la communauté est exempté de la responsabilité.

La récompense et le mérite de l’accompagnement des funérailles augmentent en cas de pluie forte en raison des difficultés qui en résultent, telles que la boue et la difficulté de déplacement. En effet, la récompense obtenue par les actes d’adoration et les bonnes œuvres est plus grande lorsqu’ils sont accomplis dans la difficulté que dans la facilité, ce qui incite le musulman à s’appliquer avec diligence à les accomplir.

En ce qui concerne l’augmentation de la difficulté lors de la prière sur le défunt ou de l’accompagnement de sa procession funéraire, comme en cas de forte pluie, de boue ou de terrain difficile, rendant le déplacement et la marche plus pénibles, que ce soit pour se rassembler pour la prière ou pour accompagner la dépouille jusqu’à l’inhumation, il ne fait aucun doute que cela entraîne une augmentation du mérite, de la récompense et de la grâce d’Allah, exalté soit-Il.

En effet, il est bien connu que lorsqu’une adoration ou une bonne œuvre est accomplie dans des conditions de difficulté, la récompense et le mérite augmentent proportionnellement. Le Prophète, paix et salut sur lui, dit à la Mère des Croyants, Aïcha, qu’« la récompense est proportionnelle à l’effort ou à la dépense » (authentique).

L’imam Ibn Battal, dans son Sharh al-Sahih al-Bukhari (4/445, édition Maktabat al-Rushd), déclare : « Toutes les actions de bien ont une récompense proportionnelle à la difficulté et à l’effort fourni ».

L’imam Al-Nawawi, dans son Sharh Sahih Muslim (8/152-153, Dar Ihya’ al-Turath al-Arabi), précise : « Il ressort clairement que la récompense et le mérite dans l’adoration augmentent avec l’effort et la dépense, l’effort étant entendu dans le sens que la loi n’interdit pas, de même que la dépense ».

Les textes des juristes affirment unanimement la règle suivante : « Plus l’action est grande, plus le mérite est élevé ».

L’imam Al-Suyuti, dans Al-Ashbah wa al-Naza’ir (p. 143, Dar al-Kutub al-‘Ilmiyya), indique : « (Règle 19) Plus l’action est grande, plus le mérite est élevé », citant l’avis du Prophète à Aïcha : « Ta récompense est proportionnelle à ton effort ».

L’imam Badr al-Din al-Zarkashi, dans Al-Manthur fi al-Qawa’id al-Fiqhiyya (2/413, ministère des Wakfs, Koweït), ajoute : « Plus l’action est difficile et exigeante, plus elle est méritoire. Dans le hadith d’Aïcha, le Prophète a dit : ‘Ta récompense est proportionnelle à ton effort’ ».

Ainsi, bien que la prière sur le défunt et l’accompagnement des funérailles offrent déjà une grande récompense et un mérite considérable, comme pour toute adoration, cette récompense augmente avec la difficulté rencontrée, ce qui se produit notamment en cas de pluie, entraînant boue, terrain glissant ou autres obstacles selon les conditions locales. Cela incite le musulman à s’appliquer avec diligence et assiduité à accomplir cette pratique.