Quels sont les facteurs de changement de la fatwa ?

La fatwa change selon les exigences du temps, du lieu, des personnes et des situations ;  car personne ne nie que le changement subi dans ces domaines entraîne logiquement un changement d'avis religieux.  

En effet, les jugements accessibles au changement ici sont les jugements relatifs concernant les quatre cas exigeant le changement de la fatwa ainsi que les jugements, fruits d'ijtihad, déduits par le biais du Qias (l'analogie), ou d'Al-Massaleh Al-Morssala (l'intérêt commun) ou d'El'istehsan (l'appréciation individuelle) ou d'autres sources non principales. Si jamais la coutume avait duré quelques siècles sans changement, la fatwa n'aurait subi, bien entendu aucun changement.

Quant aux jugements absolument impératifs (ordre ou interdiction), ils ne sont pas, en aucun cas, accessibles au changement en dépit du changement du temps, du lieu et des personnes telle que l'obligation de la prière, du jeûne, de la Zakat, du Djihad, de l'honnêteté et de la loyauté ou bien la permission de la vente et de l'achat ou bien l'interdiction de l'adultère et de la consommation du vin.

On entend par changement de temps celui des coutumes, des habitudes, des intérêts, et des systèmes des gens d'un temps à l'autre ; ce qui exige forcément le changement des sentences basées sur les lois de la tradition ou de la coutume En effet, ce changement de sentence religieuse a bien eu lieu en tout temps depuis l'époque des Compagnons.

Normalement, les coutumes, les traditions et les comportements des gens changent d'une région à l'autre ou d'un pays musulman à l'autre.

Les sentences religieuses changent également selon les personnes. En effet, les transactions et tout spécialement les contrats ne peuvent être établis qu'entre des personnes responsables dignes de recevoir les droits et d'assumer les responsabilités. Cela ne se réalise, en fait, que lorsque chaque partie contractante possède une personnalité juridique indépendante.

Changement de situations :

Le Prophète nous a appris à prendre en considération les nouvelles situations ainsi que les circonstances qui surgissent dans notre vie. Ce qui oblige, sûrement, de changer la sentence si elle est le fruit de l'Ijtihad, d'en retarder ou d'annuler l'exécution s'il s'agit d'une sentence catégorique. A cet effet, on peut avancer ce qu'on a rapporté d'après le Prophète :

   " Le Prophète a ordonné de ne pas couper la main au voleur pendant les batailles[1]. " 

   Il a donné cet ordre malgré qu'il s'agit d'une peine légale.

Le changement dans ces domaines précités tout en veillant à réaliser les objectifs majeurs de la charia exige l'adaptation de la sentence religieuse aux nouvelles exigences. C'est ainsi que le jurisconsulte tient à réaliser les objectifs majeurs de la charia et prend en considération l'esprit de la loi islamique. En effet, le réel vécu est constitué des mondes des objets, des personnes, des contingences, des idées et des idéologies ainsi que des relations entre ces mondes différents. Il faut prendre tout cela en considération lorsqu'on a affaire avec.