Don des organes

Dar al-Iftaa d'Égypte

Don des organes

Question

Peut-on faire don de ses organes après sa mort ?

Réponse

Il est religieusement permis de transplanter l’organe d’un mort en faveur d’un vivant à condition que cette opération remplisse les conditions suivantes :
1- La mort du donateur doit être religieusement prouvée par l’entier abandon de la vie. Pour le constater, il faut s’assurer que tous les organes et les membres du corps ont complètement cessé de fonctionner, de sorte qu’il devient impossible de revenir encore à la vie. En effet, cette constatation doit être confirmée par un document écrit et signé de trois témoins intègres et experts en la matière à qui on confie la tâche de vérifier l’acte de mort afin d’autoriser l’enterrement. En revanche, on ne fait pas de cas de la mort dite clinique ou cérébrale ; vu qu’elle n’est pas considérée comme une mort réelle du point de vue religieux, étant donné qu’il reste encore certains organes en vie et que les médecins experts divergent sur sa qualification d’une mort réelle et complète. En plus, la certitude de la vie d’une personne ne saurait être dissipée par le doute. Et par conséquent, selon l’avis des médecins, s’il s’avère impossible de transplanter en faveur d’un vivant un organe d’une personne effectivement ou cliniquement morte, dans ce cas, cette transplantation est interdite du même titre que l’homicide sans droit.
2- La transplantation doit être exigée par les médecins en cas de dégradation de l’état de santé du bénéficiaire sans l’espoir de le sauver avec d’autre moyen.
3- Le don d’un organe doit être confirmé par un testament rédigé par le donateur qui jouit pleinement de ses facultés mentales et qui procède à l’acte sans contrainte matérielle et morale. Notons que cette transplantation ne doit pas porter atteinte à la dignité humaine du donateur. Ceci dit, le testament ne doit pas impliquer la transplantation de plus d’un organe afin d’éviter la déformation du corps du donateur qui porte atteinte à la dignité humaine exigée par ce verset coranique : « Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam. » (al-Israa, 70)
4- La transplantation d’un organe d’un mort en faveur d’un vivant ne doit pas, en aucun cas, aboutir à la confusion de la filiation, tel que le don d’un organe génital ou d’autres, et ce, du même titre que la transplantation d’un organe d’un vivant en faveur d’un autre vivant.
5- La transplantation doit être effectuée dans un centre médical, agréé par l’Etat, spécialisé en la matière et titulaire d’un permis d’exercer gratuitement cette activité, sans distinction aucune entre riches et pauvres. Il faut également prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter, en matière de soins médicaux, de donner la priorité à un cas au dépend d’un autre sauf pour nécessité médicale qui exige de s’empresser de le sauver d’un danger certain ou d’une mort immédiate.
Et Allah Seul le sait par excellence.
 

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