Manquer à son engagement et maltraiter sa femme
Question
Je suis américaine. J’ai embrassé avec conviction solide l’Islam. A la mosquée de Chicago aux Etats-Unis, j’ai conclu mon contrat de mariage avec un Jordanien Musulman. Au fil des jours, j’ai constaté que mon époux n’était pas fidèle à tous ses engagements envers moi portant sur le lieu de séjour convenu ou bien sur le bon comportement à adopter envers moi et ses enfants. A plusieurs reprises, il nous maltraite et nous frappe moi et mes enfants. Pire encore, il a fait de notre vie de couple une matière de presse en forgeant des mensonges à mon égard. Qu’en dit la religion ?
Réponse
L’Islam ordonne au Musulman de respecter son engagement. Dans le Coran, Allah dit : « Ô croyants ! Respectez vos engagements ! ». Dans la sunna, le Prophète dit : « Les Musulmans doivent tenir leurs engagements à moins qu’il ne s’agisse d’une condition interdisant un acte licite ou autorisant un acte interdit . ». De plus, le Prophète estime que les engagements inclus dans le contrat du mariage méritent le plus d’être mis à exécution. Cette priorité révèle l’intérêt porté par l’Islam à l’égard de la femme et son souci de la sauvegarde de ses droits : « Les engagements qui méritent le plus d’être respectés sont ceux relatifs au mariage . ». L’avis adopté pour la fatwa précise qu’il faut tenir l’engagement qui est dans l’intérêt de la femme à condition qu’il ne porte pas atteinte à la validité du contrat du mariage. Parmi les conditions à respecter figure celle relatif à la détermination du lieu de séjour. Si le mari ne respecte pas cette condition, son épouse aura le droit de réclamer la dissolution du mariage sans perdre aucun de ses droits conjugaux. Dans al-Moghni, Ibn Qudama dit : « Si un homme épouse une femme sous condition qu’elle n’aura pas une coépouse, la femme a le droit de réclamer l’abolition du contrat du mariage. En somme, les conditions en matière de mariage se divisent en trois catégories dont celles qui doivent être respectées parce qu’elles réalisent l’intérêt de la femme comme celle exigeant le séjour de l’épouse dans son pays natal et celle interdisant au mari de lui donner une coépouse. Si ces conditions ne sont pas respectées par le mari, l’épouse a le droit de réclamer la dissolution du mariage conformément à ce Hadith où le Prophète dit : « Les conditions qui méritent les plus d’être respectées sont les conditions relatives au mariage. ». Ce hadith a été rapporté par un nombre considérable de compagnons dont ‘Omar Ibn al-Khattab, Sa’d Ibn Abi Waqqas, Mo’awya et ‘Amr Ibn al-‘Ass ainsi que par un bon nombre des savants tardifs dont Choreih, ‘Omar Ibn ‘Abdel ‘Aziz, Djaber Ibn Zayd, Tawous et al-Awza’iy. Cette version rapportée par les Compagnons et non-contesté par d’autres est considérée comme un consensus.
Al-Athram rapporte qu’un homme épouse une femme et s’engage de la laisser vivre dans sa région, ensuite, il voulait vivre avec elle ailleurs. On a porté plainte auprès de ‘Omar qui dit : « Sa condition doit être respectée. ». Alors, le mari dit : « Donc, nous serons divorcés. ». ‘Omar dit : « Quand on s’engage, on doit tenir son engagement. ». En effet, la condition exigée par la femme réalise un intérêt pour elle sans pour autant porter atteinte aux finalités du mariage, c’est pourquoi, cette condition devient contraignante et exécutoire comme la condition exigeant l’augmentation de la dot ou son payement en argent du pays.
Et par conséquent, le maltraitement de la femme, le manque à l’engagement et la diffusion des secrets conjugaux dans la presse sont des actes formellement interdits et allant à l’encontre des principes bien établis de l’Islam qui interdit l’injustice, l’accusation mensongère, le manque de souplesse dans les différends, etc.
Et Allah Seul le sait par excellence.
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Coran, al-Ma’ida, 1.
Rapporté et jugé authentique par at-Termizi.
Rapporté par al-Boukhari et Muslim.