Faire usage des tissus vivants du p...

Dar al-Iftaa d'Égypte

Faire usage des tissus vivants du porc dans la médecine

Question

Pourriez-vous nous renseigner sur d'éventuels obstacles religieux ou éthiques à l'utilisation de l'UBM (la couche sous-muqueuse de la vessie urinaire) et du SIS (la couche sous-muqueuse du petit intestin de porc) dans les essais sur les animaux de laboratoire, tels que les lapins ? Ces tissus conjonctifs de porc dépourvus de cellules sont utilisés pour étudier leurs effets sur la régénération tissulaire. Il est important de noter que ces essais constituent une première étape dans l'utilisation de ces matériaux provenant d'un animal autre que le porc en tant que remède pour l'homme, en remplacement de ceux actuellement disponibles sur les marchés américains.

Réponse

Allah dit :     

« Et Il vous a assujetti tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, le tout venant de Lui. Il y a là des signes pour des gens qui réfléchissent1. »    

« C'est Lui qui a créé pour vous tout ce qui est sur la terre2. »    

En effet, ces deux versets et bien d'autres textes religieux précisent qu'Allah a créé l'Homme pour l'adorer et peupler la terre. Allah a honoré l'Homme en le créant de Ses Mains, en lui insufflant la vie et en ordonnant aux Anges de se prosterner devant lui. Pour que l'Homme puisse réaliser cette noble et éminente mission, Allah lui a assujetti tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur terre, y compris l'animal, les êtres inanimés, etc.    

Il est évident que les créatures inférieures sont soumises à l'Homme, comme le porc, considéré comme impur par la plupart des savants. Si les expériences menées sur les cellules de porc se révèlent utiles pour les humains et si aucune autre espèce animale ne peut fournir un bénéfice similaire, ou si les résultats obtenus à partir d'autres animaux sont inférieurs à ceux obtenus avec le porc, alors ces expériences déjà autorisées pourraient devenir obligatoires.

Dans plusieurs endroits du Coran, l'Islam incite à la science et fait l'éloge des savants :    

« Seuls les savants craignent Allah3. »     

« Il y a en cela des preuves pour les savants 4. »     

« Regardez ce qui est dans les cieux et sur la terre5. »    

Le Prophète ﷺ dit également :    

« Celui qui emprunte un chemin pour acquérir une science, Allah lui facilite un chemin vers le Paradis. Les Anges tendent leurs ailes par agrément pour tout chercheur de science. Le mérite du savant sur le dévot est comme le mérite de la lune sur tous les astres. Tout ce qui est dans les cieux et sur la terre, même les poissons au fond des mers sollicitent le pardon d'Allah en faveur des savants. Les savants sont les héritiers des Prophètes. Or, les Prophètes n’ont laissé en héritage ni dinars, ni dirhams, mais ils ont laissé la science. Ainsi, quiconque possède le savoir, possédera alors la plus grosse part (de l’héritage prophétique)6. »    

Juger une chose dépend de l'idée qu'on a d'elle. Cette idée ne saurait être obtenue que par la voie de la science. Donc, pour connaître le porc ou n’importe quel autre animal, il faut le mettre à l’essai afin d’en tirer profit et d’en éviter autant que possible les préjudices. Même si la mise à l’essai de cet animal se limite à connaître la sagesse de son interdiction, cela suffit comme noble fin.    

En l’espèce, il n'y a aucun inconvénient religieux à ce qu’on effectue des essais scientifiques susmentionnés dans la question sur le porc à condition qu’on évite autant que possible de toucher directement son corps humide ou de le toucher avec une main humide. Car, la majorité des savants estime que le porc est un animal religieusement impur. Toucher l’impureté sans nécessité n’est pas permis. Pourtant, s'il s'avère nécessaire de toucher le porc avec la main, on peut justifier son acte par l’avis de l'imam Malik qui juge pur cet animal, et ce, pour éviter l'embarras et la gêne.   

- 1- Coran, al-Ghathya. 13. 2- Coran, al-Baqara. 29. 3- Coran. Fatir. 28. 4- Coran. ar-Roum. 22.  5- Coran. Younes. 101. 6- Hadith rapporté par Abu Daoud et at-Termizi d’après Abu ad-Dardaa.

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