Je voudrais mettre votre éminence au courant de mon cas, tout en ayant l’espoir de recevoir de votre part une réponse qui soulage mon cœur. Je suis mariée d’un homme ayant quatre enfants de son épouse décédée alors que moi je ne lui ai pas donné d’enfants ; sachant qu’il n’y a pas de difficultés sanitaires qui m’en empêchent. J’occupe un poste prestigieux dont mon mari reçoit la moitié du salaire bien que j’assume toutes mes dépenses sans lui rien demander. Il me dit toujours que tout mon salaire lui revient de droit, lui est-il religieusement permis de disposer de mon salaire pour couvrir les dépenses de ses enfants et du ménage. Mon père et ma mère – qu’Allah les prenne en pitié ! - sont décédés et j’ai une sœur célibataire et chômeuse à qui je donne, en guise d’aide, une somme médiocre de la moitié restant du salaire. Mon mari s’oppose catégoriquement à cela, en a-t-il le droit du point de vue islamique ? Et pour le comble du malheur, il m’empêche de visiter mes frères et sœurs sauf une fois chaque deux semaine. M’est-il religieusement permis d’aller les voir à son insu ?

Il est établi dans la charia que la femme jouit d’une personnalité financièrement indépendante et qu’elle a le droit de disposer en toute liberté de sa fortune. Donc, son salaire appartient à elle, et à elle seule, et le mari n’a pas le droit d’en prendre quoi que ce soit pour subvenir aux besoins du ménage sauf si elle lui en donne de bon gré ou s’il s’agit d’un engagement à respecter. Et par conséquent, rien n’empêche la femme de donner de son salaire, si elle le veut, à sa sœur ou à son mari.

Deuxièmement, la femme n’a pas le droit de visiter sa famille sans permission de son mari aussi longtemps que ce dernier lui autorise de la visiter ne serait-ce qu’une fois chaque deux semaine, et ce, pour ne pas perturber l’affection et la sérénité établies au sein du foyer conjugal. Toutefois, elle peut visiter sa famille à son insu s’il y a une nécessité considérable.

Et Allah Seul le sait par excellence.